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Innovations dans le BTP : le tout premier observatoire dévoilé !

Depuis quelques années, le secteur du BTP est particulièrement ouvert aux innovations. Avancées technologiques, éco-construction, formation connectée… C’est dans ce cadre qu’Impulse Partners a décidé de s’associer à l’OPPBTP et au CCCA-BTP dans le but de lancer le tout premier observatoire des tendances de l’innovation dans le BTP. Une enquête à double objectif qui relie trois grandes thématiques : la productivité des entreprises, la qualité de l’ouvrage et la sécurité sur les chantiers.

Innovations dans le BTP : le tout premier observatoire dévoilé !

« Le secteur de la construction est en ébullition », a déclaré Thiébault Clément, directeur R&D chez Bouygues Construction lors de la présentation de l’observatoire des tendances d’innovation du BTP, organisé au siège de SMA ce jeudi 21 octobre.

En effet, l’innovation dans le BTP est devenue incontournable et ça, Impulse Partners, le CCCA-BTP et l’OPPBTP l’ont bien compris. Ainsi, ensemble, ils ont réalisé une grande étude qui vise à décrypter l’innovation dans le secteur. Une enquête à double objectif qui a permis, dans un premier temps, d’élaborer une cartographie des champs d’innovation existants dans le bâtiment et les travaux publics, et dans un second temps de qualifier l’offre comme la demande.

L’observatoire repose sur des entretiens avec des entreprises (Bouygues Construction, Eiffage Construction, Cassous, Léon Grosse…) et des fédérations professionnelles (Capeb, FFB, FNTP…), ainsi que sur l’activité de 222 start-ups du réseau d’Impulse Partners. Celles-ci ont été réparties entre 41 champs d’innovation, qui ont pu dégager trois grands leviers.

Gagner en productivité

Le gain en productivité par l’innovation a été clairement identifié par l’observatoire des innovations du BTP qui met en avant six enjeux : maîtrise des coûts du foncier, des matières premières, de la main-d’œuvre, des frais généraux des entreprises, des coûts d’usage des ouvrages, ainsi que la réduction du poids économique des équipements et de la logistique.

Trois grandes tendances ont été dégagées dans ce domaine. D’abord les solutions de construction hors-site, où 80 % de la production se déroule en usine, évitant ainsi les pertes de temps et les risques associés.

A côté, des capteurs IoT, plateformes BOS et autres dispositifs de pilotage intelligent d’équipements et d’ouvrages, permettent une gestion plus fluide et automatisée. Un plus pour les métiers du BTP, qui élargissent de cette façon le marché du smart-building.

Sans compter les outils d’édition et de partage de jumeaux numériques, qui proposent un meilleur suivi de chantiers et anticipent d’éventuels obstacles.

Améliorer la qualité de l’ouvrage

Vient ensuite la qualité des chantiers exécutés, face à des exigences de plus en plus fortes dans la maîtrise d’ouvrage, et plus seulement sur la simple conformité à un cahier des charges fonctionnel. Des comptes doivent être rendus en termes de performance (impact environnemental…) de l’ouvrage comme de son confort d’usage (nuisances sonores, thermiques…).

Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP, a notamment indiqué que ces enjeux s’articulent autour de plusieurs angles d’attaque. A commencer par le suivi d’avancement de chantier et le contrôle de conformité. Des outils s’inscrivent dans la démarche, orientés vers le lean management et le contrôle qualité continu, afin de détecter les erreurs.

« Il faut qu’on continue à aller chercher ces innovations pour réussir à transformer intelligemment le monde de demain », souligne Paul Duphil, encourageant également les solutions pour la qualité de l’air, ainsi que des nouvelles énergies sur les chantiers. Pour le premier point, l’accent doit être mis de nouveau sur les capteurs IoT, mais aussi sur les plateformes d’analyse des données et de simulation de la qualité de l’air en développement, encore plus depuis la crise sanitaire.

Sur le second point, les chantiers devront privilégier les ressources vertes (hydrogène, biocarburants, l’électrification des engins et matériels…) pour moins d’émissions de CO2. Le recours au matériau bois est aussi évoqué. La matière serait capable de bouleverser la chaîne de valeur traditionnelle et faire appel à de nouvelles compétences (logistique, levage, réglage…), autrefois tournées vers la filière béton. Bien évidemment, l’éclosion de plateformes et d’outils de réemploi contribueraient beaucoup au secteur, en particulier dans la filière de la déconstruction.

Renforcer la sécurité sur chantier

Selon l’observatoire, l’anticipation est de mise pour gérer les accidents et autres risques encourus par les professionnels du BTP, avec une vigilance tout au long du chantier.

Afin d’atteindre ce but, les équipements de protection individuelle (EPI) connectés, accompagnés de dispositifs de détection des accidents (capteurs, robots caméra, intelligence artificiels) mobilisent un grand nombre d’acteurs de l’innovation. En parallèle, les outils e-learning ou utilisant la réalité virtuelle pourraient inciter aux bonnes pratiques. Et ce, alors que l’observatoire dénombre aujourd’hui 430 000 besoins annuels en formation initiale et continue aux outils digitaux.

« La coopération doit être au cœur de tout ce qu’on a à mettre en œuvre », conclut Franck Le Nuellec, directeur du marketing et de l’innovation stratégique au sein du CCCA-BTP. « Il faut qu’on ait un lien avec ses innovations et qu’elles en aient un entre elles », ajoute Thiébault Clément. Mais pour cela, le digital doit être facile à utiliser et à comprendre. Pour Julie Brasset, cofondatrice de Marmelade App, « les enjeux de la formation sont indispensables et il faut trouver des moyens pour les accompagner ».

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