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Sans hydrogène vert, l’objectif climatique inatteignable ?

Nouvel apport dans le débat « tout électrique versus énergies fossiles » : le rapport publié ce jeudi 21 octobre par le producteur d’énergies renouvelables, Statkraft. Publié chaque année, le document dresse des estimations chiffrées sur la faisabilité des objectifs climatiques et l’avenir du marché des énergies renouvelables. Si l’électrification est placée sur un piédestal, le potentiel de l’hydrogène vert est aussi mis en avant.

Sans hydrogène vert, l’objectif climatique inatteignable ?

« Avec la réouverture lente du monde, les émissions reviennent également aux niveaux prépandémiques, renforçant notre conviction que la seule voie vers une trajectoire à 1,5 degré passe par une accélération de la transition énergétique », déclare Christian Rynning-Tønnesen, PDG de Statkraft.

Le producteur d’énergies renouvelables publiait ce jeudi 21 octobre son Scénario de Faibles Emissions de 2021. Le rapport annuel analyse en partie l’évolution des marchés mondiaux de l’énergie. La croissance des énergies renouvelables est selon Statkraft « inarrêtable », et ce malgré la pandémie.

+ 7 % d’investissements en énergies vertes entre 2019 et 2020

Pour preuve, les investissements dans ces énergies ont augmenté de 7 % en 2020 par rapport à 2019, avec un développement record de l’énergie solaire et éolienne. D’autant que le coût du renouvelable reculerait, car « pour un euro investi dans le solaire photovoltaïque et l’éolien aujourd’hui, on obtient environ quatre fois plus de rendement qu’il y a dix ans », expose un communiqué de Statkraft.

Le producteur estime même que ces ressources recouvriront les deux tiers de la production électrique mondiale, alors que la demande devrait doubler d’ici de 2050. Raison de plus d’ici là de doubler les installations dédiées, surtout pour atteindre la trajectoire climatique fixé par l’accord de Paris, visant 1,5 degré à l’échelle mondiale.

Statkraft évoque notamment l’électrification comme principal outil de réduction de l’empreinte carbone, sa part susceptible de doubler pour atteindre les 47 % en 2050. De plus son efficacité serait plus avérée que pour les sources d’énergie fossiles. « Par exemple, pour chauffer une maison, une pompe à chaleur n’a besoin que d’un tiers de l’énergie utilisée par une chaudière à gaz », développe l’entreprise.

Cap sur la massification de l’hydrogène vert

Pour atteindre le seuil d’1,5 degré, le rapport place aussi beaucoup d’espoir dans l’hydrogène, notamment dans l’industrie et les transports. Sans la ressource, le seuil fixé serait même inatteignable. Objectif ? Faire passer de zéro à 5 % la demande totale de cette ressource, pour compléter l’énergie solaire, éolienne et hydraulique. A noter que, face au vent, les électrolyseurs marchant à l’énergie éolienne peuvent produire des quantités massives d’hydrogène vert.

De plus, le prix des électrolyseurs a diminué de 60 % au cours des cinq dernières années et devrait s’inscrire sur cette tendance au gré des évolutions technologiques. Chose qui devrait faire reculer le coût d’investissement dans la production d’hydrogène vert de 60 % supplémentaires d’ici 2050. En parallèle, à cette même année, la demande mondiale d’électricité devrait hausser de 9,6 %, et de 20 % pour l’Europe. La majorité irait à l’industrie en remplacement de la consommation d’hydrogène basique et pour l’électrification, trop coûteuse voire irréalisable dans certains domaines, notamment la sidérurgie.

Le rapport reflète l’éternel débat entre le tout électrique et les énergies fossiles, ayant marqué récemment en France la réforme du DPE, la loi Climat et Résilience, la RE2020. Alors que certains soutiennent que le tout électrique n’est pas adaptable pour tout bâtiment, le verdissement progressif d’énergies fossiles, permet d’envisager un meilleur avenir pour le gaz, entre autres. Surtout que l’hydrogène vert semble bien avancer dans l’Hexagone, entre le déploiement de sa production à partir des déchets de bois, la création d’un observatoire dédié, voire même d’un Conseil national, rien qu’en 2021.

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